[Mat] Direction Skalikina !

SUJET PRECEDENT

Ils atteignirent une petite ville du nom de Targa le lendemain dans la soirée. Ils n'avaient fait qu'une courte pause dans la matinée et hommes et bêtes étaient maintenant exténuées. Arrivé en ville, leur premier réflexe fut de chercher une taverne car à cette époque, n'importe quel ville possède une ou plusieurs taverne ! Ils finirent par dénicher leur bonheur au bout d'un quart d'heure de frénétique recherche : La Choppe D'Or.
Ils entrèrent, laissant leur monture dans l'étable de cette taverne. Ils ne firent pas deux pas dans la taverne que le tavernier vint à leur rencontre, les jaugea du regard, s'attardant sur l'accoutrement des deux soldats avant de dire :

- Bonsoir étranger ! Qu'est ce que je vous sers ? Vous voulez prendre une chambre ?

Le caporal prit la parole :

- Rien pour le moment, si ce n'est des informations sur la guerre entre Snorgans et Balakins.
- Hé hé, ici ça se paye les infos mon gars, et en consomation ! Alors, qu'est ce que je vous sers ?

Le caporal allait répliquer lorsque Mat répondit simplement :

- Nous nous contenterons d'une chambre et d'un repas. C'est possible ?
- Parfait ! Je vous prépare tout ça, le repas sera prêt dans 1h, cela vous laisse le temps de vous reposer !

Le caporal attendit que le tavernier se soit éloigné pour se tourner vers Mat et le fusiller du regard. Il prit ensuite la parole d'une voix tendu :

- A l'avenir, c'est moi qui commanderait.
- Vos méthodes ne me semble pas très diplomatique, vous en seriez bien vite venu aux poings, ou aux armes, un bon moyen pour se faire répérer lorsqu'on fuit la garde de Snorga !
- Faut-il encore qu'on nou ait suivi.
- Nous sommes suivit, c'est évident, nous avons de la valeur pour Snorga, ils doivent penser que nous pouvons faire pencher la balance dans cette guerre. Ils préféreront nous tuer que de laisser un risque que nous nous allions aux balakins !

Mat se détourna ensuite pour jetter un regard sur la taverne, rompant ainsi le dialogue. La plus part des regards étaient tournés vers eux. Ils attiraient trop l'attention. Mat s'approcha du tavernier :

- Peut-on avoir la clef de notre chambre ? Nous sommes fatigués de notre long voyage et aimerions nous reposer avant de manger.

A l'evidence, Mat n'avait pas l'intention de donner des précisions sur le voyage en question, le tavernier parrut déçut mais se ressaisit vite :

- Bien sûr, la voici !

Mat s'empara de la clef, remercia le tavernier est monta. Arrivé en haut, il sentit la tension des regards disparraître. Il s'allongea et fut rejoins par ses compagnons quelques minutes plus tard.

Le caporal Mark entra suivit de Jasper et Patrick. Ils prirent soin de fermer la porte à double-tour.

- Bon, on fait le point. Dis Mark. Mon arme est presque à sec, et toi Jasper ?
- Il me reste la moitié d'un chargeur. Après il va falloir jouer du couteau. Mat ?
- Une décharge, plus une fusée de détresse...
- Moi aussi. Dit Patrick.
- Donc pour les munitions, je pense que vous avez compris : a n'utiliser qu'en dernier recours ! Maintenant parlons finance. J'ai dû payer la chambre avec un bijou de famille, tant mieux il était affreux. Par contre on n'a plus aucun objet de valeur, donc Mat je veux bien qu'on soit discrets, mais il va falloir trouver de l'argent pour le rester !
- Pas faux, ajouta Jasper.
- A part ça, on est tous très fatigués, normal après trois jours de fuite et de combats, mais c'est pas une raison pour ronfler comme des loirs, d'après Mat on est suivis, donc il faut organiser des tours de garde.

Patrick prit donc le 1er tour de garde pour une durée de 3h. A la fin de ce temps Mat, viendra le relayer. Patrick sursauta lorsqu'un main se posa sur son épaule et fit volte face. Mat se tennait devant lui, habillé.

- Je vais prendre l'air, ne t'inquiète pas, je serais prudent.

Ne laissant pas le temps à Patrick de parler, Mat se retourna et descendit les escaliers. L'ambiance était toujours la même en bas, cette taverne devait surement rester ouverte toute la nuit. Mat sortit par la porte et se balada une bonne heure. Ca lui faisait beaucoup de bien. Il rentra ensuite à la taverne, il devait se dépecher, Patrick allait surement râler, ça faisait un moment qu'il aurait du le remplacer. En arrivant à la taverne, le tavernier le regarda du coin de l'oeil pendant qu'il montait doucement les escaliers...

Mat dévala les escaliers et cria :

- A l'aide ! J'ai besoin d'aide !

A peine eut-il finit sa phrase qu'il s'arrêta net. Comment se fait-il que personne n'ait entendu de bruit en haut. Compréhensible pour les deux soldats, ils dormaient. Mais pour Patrick....Il eut sa réponse assez rapidement, au moment même où la plus part des habitué de la taverne, dont le patron s'était levé, arme en main. Le patron prit la tête du groupe et cria à Mat :

- Nous n'aimons pas les étrangers par ici ! Vous allez tous mourir !

A peine avait-il achevé sa phrase qu'il se rua sur Mat. Trop tard. Celui ci, prennant ses jambes à son cou, avait remonté les escaliers. Il leva Patrick et l'encouragea :

- Allez ! Nous y sommes presque !

Presque où ? Mat n'en avait aucune idée, jusqu'à ce qu'il pénétra la chambre, la verouillant...la fenêtre ! Il n'y avait que deux ou trois mètres...C'était envisageable !

N'importe quel membre du personnel de l'USM-Comète en bonne condition physique pouvait sauter de cette hauteur, car chacun avait reçu un conditionnement physique avant le départ et avait apprit à se réceptionner en cas de chute. Le problème, c'était que Patrick était blessé.

- Je vais aller en bas et essayer de trouver quelque chose pour amortir ta chute !
- OK, fais vite quand même.

Mat pris sa respiration et sauta, il tomba lourdement sur le sol en faisant une roulade maladroite. Sa cheville lui fit horriblement mal mais ce n'était pas le plus important pour le moment. Il regarda autour de lui à la recherche d'un quelconque objet mou déposé dans la petite cour. Il trouva finalement une couverture qui recouvrait un chariot rempli de planches. Après avoir arraché la couverture il la plia en quatre parties et la plaça sous la fenêtre.

- Vas-y, saute !
- C'est haut quand même...
- Pas le temps, saute !

La porte de la chambre s'ouvrit violemment, Patrick sauta et atterrit sur la couverture, qui amortit de moitié la violence du choc. Mat aida son collègue à se relever.

- On va où maintenant ?
- Attrapez-les ! L'aubergiste criait à l'encadrement de la fenêtre.

- Hé bien..soit tu restes là et tu es mort dans moins de 10mn, soit tu prends tes jambes à ton cou, malgré ta blessure, et tu essaie de sauver ta peau, pas sûr que ça marche...à toi de voir, personnelement, je prends la deuxième solution !

- Je t'es rarement connu si pessimiste, en route !

Les deux amies allaient partir en courant lorsque Mat arrêta le geste de Patrcik. Il venait d'entendre un hénissement.

- Les chevaux ! Avec un peu de chance, on peut peut-être y arriver, et là, la fuite sera bien simplifié !

Un brouhaha commençait à se faire entendre, les habitué de la taverne les chercher, ils allaient bientôt être vu s'ils restaient ici...Mat se décida à bouger, il se colla contre le mur, imiter de Patrick, et avança en opposé avec le bruit.

S'ils ne faisait pas vite, il n'y aurait pas que les habitués de la taverne à leur poursuite mais tout de la ville, pas le choix, ils devaient essayer de voler deux chevaux ici. Mais ce ne serait pas de tout repos avec les gardes qui rôdait autour !
Mat se retourna vers Patrick : il était vraiment mal en point.

- Reste là, je vais essayer de nous procurer deux chevaux.

Avant même que Patrick est eu le temps de réagir, Mat s'engagea dans le jardin du manoir.

Pour éviter de se faire repérer, Mat s'éloigna su petit sentier illuminé menant au manoir pour marcher sur le gazon, fort bien tondu, au demeurant.

Les feuilles mortes crissaient sous ses chausses. Il sursautait à chaque brindille qui se brisait sous ses pas, de peur d'être entendu.

C'est alors que, soudain, tout à coup, brusquement, il fût tiré brusquement par le pied et se retrouva suspendu à l'envers à un bon mètre au dessus du sol.

- AAAAAAAH !

Se rendant compte qu'il n'était plus très furtif, Mat se tût.

- Té ! Encore un péqueux s'mon g'zon ! Té !

Un homme s'approchait, menaçant Mat, toujours suspendu, avec un... râteau ?

- Té ! T'vas m'salir la p'louse ! Té !
- Beuh.
- Té ?
- Je crois que je vais vomir...

L'individu fixa Mat un instant avec des yeux ronds avant de répondre :

- Té ! Les jeunes c'est plus c'que c'était, ont plus d'tripes ! Té !
- En parlant de tripes...
- Té ! D'mon temps on savait ce quoi qu'il fallait-y faire. On n'étions bien, Té !
- Beuh.
- Té ! Et yavait pas tout' ct'est conn'ries sul'marché ! Té !
- Beuark.
- Té ! Et pi nous on s'vait danser, pas comme...

Mat ne pût retenir sa nausée. Une grande flaque emplie de restes douteux s'étala sur le gazon.
Notre héros se réjouit alors de s'être fait équiper d'un limiteur olfactif avant son départ en mission : il ne percevait pas les effluves nauséabondes émanant du produit de son estomac facétieux. Néanmoins, cela ne le rendait pas moins malade pour autant...

- Té ! Que v'la une bin belle galett' mon jeunot ! Té !
- Beuh... Vous pourriez me décrocher s'il vous plait ?
- Té ! Boh ! Jt'e trouve s'mpathique ! Té ! J'valions te désencrachouiller d'là. Té !

Avec une aisance surprenante pour son age, il grimpa dans l'arbre et, d'un coup sec du petit canif qu'il sortit de sa poche, il sectionna la corde au bout de laquelle était pendu notre ami... qui s'écrasa tête la première dans sa récente régurgitation.
Ce coup ci, le limiteur olfactif ne pouvait plus rien : Mat sentit un nouveau haut le cœur lui venir et ne pût retenir une seconde nausée.

- Té ! Viens donc dans ma cabatignolle, tigars ! Té !

Soulevant Mat par le bras ne tenant pas son râteau, le vieil homme l'emmena dans une modeste masure décrépie noyée sous les hortensias.
La porte s'ouvrit en grinçant, dévoilant un intérieur vieillissant, victime d'un mauvais goût effroyable. A en juger par la multitude de plantes siégeant parmi les bibelots défraichis, l'homme devait être le jardinier du domaine.
Il assit Mat sur une chaise vermoulue puis s'en vint farfouiller dans ses placards en quête d'un de ses "bouteille ed'gnolles s'crette qu'ten a jamais vu d'la pareille"...

- Heu...excusez moi Monsieur, mais j'ai un ami qui m'attends dehors, je ne peux pas rester...

- Té ! Va donc l'inviter à venir dans ma cabatignolle !

- Heu, oui mais nous sommes assez pressé !

- Té ! Amène le te dis je !

Mat se leva, se dirigea vers la sortie...puis s'arrêta...il ne pouvait pas laisser ce jardinier seul, il pourrait donner leur position au reste de la ville. Il répugnait déjà le geste qu'il allait faire.

- Té ! T'es pas encore parti tigars, allez, dépêche toi !

A peine eut-il finit sa phrase qu'il vit Mat s'emparer d'une bouteille et lui écrasait violemment sur le crâne. Il s'effondra, assommé.

Mat se dépêcha de sortir, se dirigea vers l'écurie, jetant quelques coup d'œil par ci par là, sans repérer qui que ce soit. Il ne mit pas longtemps à repérer deux magnifiques étalons attaché avec une bride. Il s'en empara et se mit en tête de faire avancer les chevaux. C'est deux là refusèrent d'avancer. Mat n'avait pas le temps de jouer à ça, il se mit en selle tant bien que mal sur un des chevaux et lui envoyé une claque magistrale, celui ci partit au galop suivit de son compagnon en poussant un hennissement majestueux. Mat s'accrochait tant bien que mal à la crinière de l'étalon. Le portail était tout proche lorsqu'un garde derrière lui lui ordonna de s'arrêter, ce qu'il ne fit pas. Il passe le portail quelques secondes plus tard. Au même moment, l'alarme fut déclenché. Patrick n'était en vue nulle part. Les étalons trottait doucement lorsque celui ci sortit de l'ombre, la peau pâle. A l'évidence, sa blessure s'était aggravé.

- Monte, vite !

- Je peux pas...je tiendrais pas...

- Si tu veux pas crever, tu as intérêt à monter et vite !

Patrick s'exécuta et s'accrocha faiblement à la crinière de l'étalon. A l'évidence, si celui ci décidait de désarçonnait son cavalier, ça ne lui poserait aucun problème. Mat se retourna, juste à temps pour voir apparaitre à l'angle d'un bâtiment l'aubergiste :

- Ils sont là, tous avec moi !

Mat lança son cheval au galop et quitta la petite ville, suivit par l'étalon de Patrick, laissant derrière eux une horde d'humain assoiffé de sang.

Une demi-heure plus tard, la ville avait disparu derrière eux, ils se retrouvaient à nouveau en plein désert, sans aucun repère.

*Est-ce que le Soleil se couche à l'Ouest sur Kylbrim ? Bordel je ne peux même pas savoir ça...*

Ils étaient mal barrés on pouvait le dire, de plus, l'état de santé de Patrick s'aggravait à chaque minute, Mat essayait de chasser de son esprit la possibilité que son ami meurt après tout ce qui leur était arrivés, mais il n'y parvenait pas : ils devaient absolument trouver de l'aide. Revenir en arrière ? Même pas la peine d'y penser. Ils ne pouvaient qu'errer en espérant trouver de l'aide.

*Si seulement les deux GI Joe étaient encore là, c'est peut-être pas bien futé un militaire, mais ça sait quoi en faire en cas de situation extrême !*

La nuit tombait, ils décidèrent de bivouaquer au pied qu'une grande dune. Faute d'atteler leurs chevaux dans cette grande étendue de sable, ils décidèrent de nouer leurs pattes, pas très agréable mais efficace. Patrick dormait déjà, Mat s'apprêtait à s'endormir lui aussi quant, au clair de lune, il aperçut de la fumée qui s'élevait de l'autre côté de la grande dune.

Mat se leva et alla secouer Patrick. Secoué un Patrick endormi et blessé n'était peut-être pas une bonne idée, mais Mat n'avait pas le choix.

- Hé, Patrick, y a de la vie de l'autre côté de la dune ! Il faut qu'on aille voir dès maintenant !

Il eut pour seul réponse :

- Gné ?

- Allez la marmotte, on se lève !

- J'ai mal.....

- Si tu veux aller mieux, viens avec moi !

- Aie....

Mat alla détacher les chevaux et ramena celui de Patrick auprès de celui ci.

- Allez, en selle !

Après un effort surhumain, et 5minutes où Mat faillit perdre patience malgré la peur qui le tenaillait de perdre Patrick, celui ci réussit à se hisser en selle.

- Pas trop tôt...

- Ferme là et avance...

- J'attends que ça !!

Après ce bref dialogue, Mat tourna son cheval et le lança au galop en direction de la colline, qui sait ce qu'ils allaient trouver là bas....

L'ascension fut périlleuse, le cheval de Mat failli même perdre l'équilibre et se cabra, au risque de se retrouver sur le dos, mais par un réflexe inattendu, Mat plongea vers l'avant rétablissant ainsi l'équilibre. Ils arrivèrent enfin au sommet de la dune non sans mal.

Quelques mètres plus bas, sous le clair de lune, trois hommes munis de torches étaient regroupés et encerclés par des créatures sorties tout droit des vieux film d'épouvante à l'aube du cinéma. Une dizaine d'ours au yeux rouges, au mâchoires impressionnantes et au pelage couleur sable encerclaient les trois campeurs et tentaient de les réduire en charpie, mais les trois hommes parvenaient à les éloigner en agitant leurs torches, pour un moment...

Déjà, l'une des créatures surmonta sa peur et se préparait à bondir.

Mat sortit rapidement son laser, s'accroupit et visa la créature qui se ramassait, prêt à bondir. Il attendait le bon moment, il n'aurait pas le droit à beaucoup d'essais et il ne devait pas se rater.
Les hommes qui maintenait les créatures à distance n'avait pas l'air d'avoir peur, mais ça ne serait sûrement pas suffisant. Mat vit Patrick se positionner à côté de lui, malgré sa blessure, prêt lui aussi à tirer avec son laser...
La créature bondit. Mat et Patrick tirèrent en cœur.

Utilisant sa dernière décharge, Mat tira sur la créature qui s'écroula, un trou fumant à la place du coeur. Patrick avait tiré lui aussi, leurs armes n'étaient plus bonnes qu'à lancer des booster de détresse maintenant. Les autres bêtes, moins nombreuses et privées de leur "chef", commencèrent à reculer. Les trois campeurs, encore en caleçon, prouvant qu'ils avaient été surpris en plein sommeil, profitèrent de l'occasion pour charger sur les bêtes et agiter leurs torches de plus belle. Les créatures abandonnèrent finalement et s'enfoncèrent dans un tourbillon de sable avant de disparaître, emportant la dépouille de leur chef avec elles.

D'un geste de la main, Mat et Patrick furent invités à descendre la dune pour rejoindre le campement des trois hommes, qui n'avaient pas lâché leurs torches.