[Ash Lornet] Atterrissage forcé

Ash avait récupéré tout ce qui pouvait être utile. Vivres, armes, ainsi qu'une série d'outils. Il regarda longuement à l'extérieur... il n'y avait que de la neige. Il se dit alors qu'il était coincé dans son module qui était enfoui son la neige. Il soupira puis il chercha la radio. Il l'activa et tenta d'établir un contact radio.

- Équipage de l'USM Comète, ici l'enseigne Lornet, quelqu'un m'entend? Équipage de l'USM Comète, ici l'enseigne Lornet, quelqu'un m'entend? Répondez.

Il resta de longues minutes à essayer en vain de contacter quelqu'un. Mais seul un crépitement insupportable se faisait entendre. Il ne pouvait pas être seul, il lui fallait sortir et tenter de trouver le reste de son équipage. Il se dirigea alors vers l'arrière de la cabine qui offrait sans doute une sortie vers l'extérieur hors de la neige. L'une des fenêtres le plus en arrière laissait entrevoir un morceau de tache bleu, peut-être était-ce le ciel. Ash entreprit alors de briser la fenêtre en frappant à l'aide d'une rapière. Après plusieurs coups la vitre se fissura, mais ne se brisa pas.

- Évidemment, c'est conçu pour résister aux chocs les plus violents.

Ash se laissa tomber en arrière, épuisé il s'écroula au sol pour reprendre son souffle. Il réfléchissait à un moyen de sortir de cette tombe métallique. Rien ne pouvait casser cette vitre, même pas un coup de son calibre 15. Les moteurs... il pouvait toujours tenter de faire fondre la neige avec les moteurs. Il prit une profonde inspiration pour se retourner. Sa tête lui faisait mal, mais il parvint à se relever grâce aux sièges au dessus de lui. Il se dirigea alors vers l'ordinateur, mais ce dernier avait été pulvérisé par le choc. Ash lâcha un juron avant de se diriger vers l'arrière de la navette. Il dévissa un panneau et tomba sur un le système de contrôle de la propulsion. Il passa de longues heures à bricoler à l'aide d'une rapière, d'une clé à molette et d'un tournevis. Autant dire qu'il n'allait pas réparer la propulsion en seulement quelques heures.



Quelques jours plus tard. Ash avait épuisé quasiment toutes ses vivres et avaient vidé son chargeur sur la fenêtre, mais sans succès. Il s'était alors remis au travail pour réparer le système de contrôle de la propulsion tout en réservant une heure, chaque soir, pour tenter de contacter quelqu'un par radio. Mais les fréquences restaient désertes. La situation devait de plus en plus désespérée. Au bout de trois jours, il n'avait plus d'eau ni de nourriture. Son seul espoir était la propulsion. Il passa encore de longues heures dessus pour finalement arriver à un résultat. Les lumières de l'intérieur de la navette se mirent à éclairer de nouveau. Il sentit également une légère vibration qui s'estompa malheureusement très vite. Puis l'éclairage lâcha de nouveau. L'énergie ne devait pas être assez suffisante, pourtant la radio fonctionnait toujours. Or la radio était branchée sur le système d'alimentation secondaire. Donc il devait rester encore assez d'énergie. Il chinta les batteries et relia le système de contrôle de propulsion sur celles-ci. L'éclairage, les moteurs, tout! Tout fonctionnait de nouveau! Ash hurla de joie tout en se dirigeant vers le poste de pilotage où il poussa les moteurs à fond. Il retourna alors vers le fond de la navette et vît que la neige fondait, fondait et fondait. Elle fondait trop.

- Bon sang encore un peu et je vais me retrouver englouti dans de la flotte! Merde!

Il retourna alors vers le poste de pilotage pour couper les moteurs. La neige cessa de fondre à grande vitesse, mais elle continuait de se transformer en eau, lentement. Il fallait faire vite. La porte d'accès de l'arrière de la navette devait pouvoir s'ouvrir maintenant. Il activa l'interrupteur, mais rien ne marchait. Pris de rage, il jura puis arracha le panneau de contrôle près de la porte. Là il dériva l'énergie sur le système d'alimentation secondaire. La porte s'ouvrit finalement à moitié. Il avait un espace suffisant pour se faufiler à l'extérieur. Mais l'eau s'infiltrait dans le compartiment, bientôt la navette allait s'enfoncer un peu plus. Il tenta tout de même le tout pour le tour en se jetant à l'eau. Il nagea de toutes ses forces pour échapper au courant qui s'engouffrait à l'intérieur de la navette. Après plusieurs brassés ses bras commencèrent à le bruler, ses jambes il ne les sentait plus. L'eau était gelée, s'il restait plus longtemps ici il allait finir mort de froid.

Ash était arrivé à la limite du plateau. À ses pieds s'étendait un chemin sinueux qui se perdait dans le brouillard. En portant sa main à ses yeux, il observa un instant le pic qui se dressait derrière ce chemin. La lumière était éblouissante. La respiration était difficile et il faisait froid. Il porta de nouveau son regard au ciel, il ressemblait tellement à celui de la Terre. C'est alors qu'il se demanda quelle heure il pouvait être sur Terre. Il jeta un œil sur sa montre, mais celle-ci n'affichait plus aucun caractère. La pile devait être à plat...

- Frak...*

Mais alors qu'il lançait ce juron, il entendit des chevaux aux galops. Jetant son regard sur le chemin il vit cinq chevaux montés par des créatures à la peau verdâtre. Il n'en avait jamais vu de semblable. Qu'est-ce que ça pouvait être? Il les observa brièvement : ils étaient armés de haches, de lances et de glaives. Qu'est-ce que ça signifiait? Quoi qu'il en soit, il ne pouvait pas connaitre les attentions de ces créatures qui avaient dû être attirées par l'utilisation des réacteurs. Il fit alors volteface, il y avait une falaise avec une multitude des grottes où se cacher sur sa gauche, seulement ses outils étaient restés près de l'épave, sur la terre ferme. Heureusement, il avait encore son arme et son dernier chargeur. Seulement, avec l'eau, il était impossible de savoir si le révolver marchait encore. Il s'élança alors vers les falaises afin de l'escalader et de se trouva une crevasse où il se nicha. De là il avait une vue panoramique du lieu du crash et bientôt les cavaliers firent leur apparition au petit galop. Ash ne pouvait pas les entendre discuter, mais il les vît mettre pieds à terre pour s'approcher de l'épave. Elles semblaient méfiantes, tout indiquait qu'elles avaient un minimum d'intelligence. Surtout en tenant compte de l'usage d'armes blanches. Seulement, elles ne semblaient pas savoir ce qu'était la navette. Donc elles devaient en être à un stade d'évolution primitif.

L'une des créatures s'était éloignée sur la gauche. Elle disparut du champ de vision de l'enseigne. Ash s'avança alors un peu pour savoir ce qu'elle pouvait bien faire, mais il ne fît pas assez attention et un petit bloc de pierre se détacha de la falaise pour rouler sur la paroi jusqu'à percuter le sol enneigé. Ash se recula alors d'un bon pour se cacher, mais il savait maintenant qu'il était repéré. Il s'affaira en hâte à tenter de refaire fonctionner son calibre 15.

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*Frak: Variante futuriste du terme "Fuck"

[HRP/ON] Tu peux toujours faire une encyclopébrim sur les insultes de Kylbrim [HRP/OFF]

La créature -qui était au passage un Ludmar, fabricant d'étendards pour Kadgrom et père de trois enfants qui attendaient son retour à Snorga- s'approcha de la crevasse et commença à discerner la silhouette de l'enseigne dans la pénombre.

- Tu as vu quelque chose, Garp ? Demanda l'un de ses compagnons.

Garp tourna la tête, Ash en profita pour lever son arme et appuya sur la gâchette. Malheureusement, l'arme avait pris l'eau, et s'était enrayée. Garp entendit le cliquetis que l'enseigne venait de faire, il se retourna alors vers la crevasse, et fonça dans sa direction en brandissant son épée. Sa course fut stoppée net par une flèche qui lui transperça le cou. Il s'écroula à terre, les yeux grands ouverts. Un deuxième groupe de créatures apparut sur le plateau, ils mesuraient à peine un mètre trente, étaient montés sur des espèces d'ours polaires et étaient tous armés d'arbalètes.

Deux Ludmars foncèrent vers le détachement Balakin, et se firent accueillir par un barrage de flèches. Les deux autres Ludmars étaient montés sur leur chevaux et avaient détalé sans demander leur reste. Ash était toujours dissimulé dans sa crevasse.

EJ:

Niché dans une toute petite crevasse en position fœtale, Ash n'allait pas tenir encore bien longtemps. Il se maudissait d'avoir essayé son arme, il était quasi certain qu'elle ne marcherait pas mais il avait voulu savoir. Elle était enraillé, et la réparer maintenant était hors de question. Il fallait la démonter, la laisser sécher, graisser les pièces et la remonter. La réparation prendrait au moins une journée. Mais ces créatures l'intriguait. C'était de petits hommes, comme dans les célèbres livres héroic fantasy qu'il lisait étant petit. Des nains... barbu, puant et irritable. Mais eux au moins, semblait parler sa langue, mais mauvaise nouvelle, ils avaient des flèches. S'il laissait apparaitre ne serait-ce qu'un bout de peau il se la ferait trouer par une dizaine de flèches et de carreaux. Seulement il ne pouvait pas rester là éternellement, alors autant essayer de discuter, c'était la seule solution viable.

- Etzil nithgech! Az knurl deimi lanok.
- Fild rastn?
- Umgi.
- Werg!
- Ilf gauhnith!
- Qu'est-ce que tu raconte Humain?
- Je ne savais plus comment dire : Mes attentions ne sont pas mauvaises.

Des éclats de rire retentir, Ash était quelque peu soulagé. Ces nains semblaient vouloir engager le dialogue. Pour le moment Ash avait réussit à leur expliquer de rester à l'écart car la falaise n'était pas sûre. Bien entendu Le nain avait voulu savoir de qui il s'agissait. Un individu sachant parler le nain ancien mais avec un accent si dérisoire n'était pas commun. Au final Ash avait fait un amalgame et cela avait amusé les nains.

- Où as tu appris à parler comme ça?
- Une longue histoire. Mais pour commencer je ne suis pas d'ici. Je viens d'en haut. Je suis un voyageur et j'ai eu un accident. La machine que vous voyez là-bas me servait d'attelage pour voyager dans les cieux.
- Qu'est-ce que tu raconte?
- C'est compliqué, mais je peux sortir maintenant?
- Oui, vas-y, tu peux descendre.

Ash sortit alors de sa cachette et vît que les nains avaient encore leur arbalète pointé sur lui. Mais au moins ils ne tiraient pas.

HJ:

Je me débrouille un peu en insultes futuristes mais pas en insultes fantastiques Désolé.

Au début les Balakin ne le crurent pas, bien que sa tenue et la machine entre deux eaux un peu plus loin pouvaient prouver la véracité de ses dires.

- Tu as eu de la chance de nous rencontrer, les Snorgan ne font pas de pitié en ce moment, et je connais certains de nos compagnons qui t'aurait déjà perforé de leurs flèches avant que tu ai pu dire un mot.

Le Kloogfa qui venait de s'adresser à Ash semblait le plus gradé, il ordonna à deux autres cavaliers d'accompagner l'étranger au poste avancé.

- On fini notre ronde et on vous rejoins. dit l'officier avant de repartir au galop, suivi de ses deux acolytes.

Ash et deux autres cavaliers Balakin -dont un humain tellement petit qu'il pouvait être facilement confondu avec un Kloogfa- se retrouvèrent seuls sur le petit plateau enneigé, avec les cadavres de Ludmars encore frais.

- Le camp se trouve à quelques lieux d'ici, ça ne te déranges pas de nous suivre à pied ? ricana le petite humain.

L'humour était un peu spécial en ces lieux si reculé de la galaxie. Ash n'était pas du genre à porter un jugement prématuré sur les gens qu'il rencontrait mais il devait avouer qu'ici : ils puaient et étaient un tantinet arrogant.
Certes, ils lui avait sauvé la mise, mais ce n'était pas une raison pour le prendre pour un moins que rien. Mais avant qu'il ne monte sur ses "grands chevaux", il prit une longue inspiration afin de se calmer.
Prendre sur soi et ne pas trop en faire. Ils sont déjà bien assez aimables de ne pas te tuer d'une flèche en pleine poitrine.
Ash les invita alors à le précéder d'un geste de la main. Les cavaliers étalonnèrent leurs montures et entamèrent la route.

Pendant le trajet Ash se demanda comme ses bêtes faisaient pour tenir un tel froid en portant leur maîtres. Mais ses pensées furent balayée très vite par le froid qui l'envahissait. Les autochtones étaient très bien équipés pour lutter contre le froid, mais pour Ash qui débarquait d'un vaisseau, son équipement était très sommaire. Il commençait à avoir des engelures et bientôt il s'écroula sur une corniche qu'ils empruntaient. Perdant connaissance il ne rouvrit ses yeux que dans une pièce chauffée. Il était dans un lit au draps chaud et puant. Seulement il était encore bien trop faible pour tourner la tête. Il ne distiguait seulement quelques contours, tout était encore brouillée.
Il entendit quelques voix.

- Il va s'en sortir ?
- Il est robuste pour un étranger. Il devrait s'en remettre d'ici deux ou trois jours, si les Dieux le lui permettent.

Puis, il succomba à l'épuisement et sombre une nouvelle fois dans l'inconscience.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, Ash se trouvait toujours dans la même pièce, une sorte de minuscule cabane en bois dépourvue de fenêtres, éclairée par une bougie placée sur un table basse au centre. On lui avait placé un bandeau mouillé sur la tête. Il porta la main à son front et constata qu'il avait de la fièvre. Pourvu qu'il n'ai pas contracté une forme de grippe.
Quelqu'un lui avait même apporté de la nourriture, une sorte de bouillie grisâtre, mais Ash préféra ne pas y toucher. Il essaya de se relever mais il n'avait décidément plus de forces. Il se résigna donc à manger le plat dégoutant déposé à côté du lit.
Finalement, ce n'était pas mauvais, le goût lui rappela vaguement de la viande de dinde, qu'est-ce que ça pouvait être ?

Après avoir repris des forces, Ash parvint à se lever, son crâne cogna aussitôt contre le plafond plus bas que d'habitude.

- Maudis nains

Des bruits de pas se rapprochèrent, un humain d'une quarantaine d'années entra dans la cabane, en se courbant aussitôt pour éviter de faire la même erreur que l'enseigne. Il était vêtu d'un uniforme rouge sombre, brodé d'or, et une longue épée pendait à sa ceinture.
Il tendit la main à Ash.

- Je suis Lucius Kravek, capitaine Balakin et responsable de ce poste avancé. Vous avez eu de la chance d'être tombé sur nous. Enfin, on me raconte que vous aviez des ennuis avec les Snorgan à notre arrivée ?

Se sentant un peu mieux, Ash entreprit de se lever afin de prendre l'air. Il avait toujours un mal de tête résiduel, mais cela, il le supportait. Il vérifia cependant s'il n'avait aucune blessure, sans doute par pur réflexe étant en terres inconnues. Et par chance, il n'avait rien, il en fût soulagé. Son mal résidait à l'intérieur, et déjà il se sentait revigorer par la bouillie infâme qu'on lui avait servie.
Mais alors qu'il se tenait la tête après le choc reçu en percutant le plafond inadapté pour un humain, il entendit soudain un bruit sec provenant du fond de la pièce. La bougie déposée sur la table basse éclairait fébrilement une porte de bois qui s'ouvrait. Bientôt la lumière jaillissante de l'extérieur vint éblouir Ash qui entrevoyait, dans l'embrasure de la porte, une silhouette imposante. Elle devait appartenir à un humain. Et c'est lorsque ses yeux s'accommodèrent à l'excès soudain de luminosité, que Ash put entrevoir les traits de l'homme qui se tenait face à lui, également penché. L'homme devait avoir une quarantaine d'années. Il portait une barbe grise et grossière et il avait les cheveux blonds mi-longs qui lui tombaient sur le bas du front.
Lorsque l'individu se présenta en tant que capitaine de manière amicale, Ash se détendit.

- C'est plus compliqué que ça.

Ash s'installa sur le tapis de peau d'une quelconque bête où était posée la table basse. À cet endroit la lumière était la plus abondante. Le capitaine en fît de même, en s'installant de l'autre côté de la table, dos à l'entrée de la cabane.
Une fois les deux hommes accommodés, Ash entreprit son récit.

- Je me nomme Ash Lornet. Je viens d'un autre monde que l'on appelle Terre. Là d'où je viens, l'épée à laissé place à des canons, et les charrettes à des moyens de transport beaucoup plus rapides qui peuvent couvrir des centaines de lieux en seulement quelques minutes. Mon peuple voyage dans les cieux. Et alors que nous nous rendions sur un autre monde, notre vaisseau - c'est ainsi que nous appelons nos montures faites d'acier - à rencontrer un dysfonctionnement. Nous sommes tombés du ciel, chacun éparpillé sur la surface de votre monde. Je me suis écrasé à quelques lieux d'ici, sur les plateaux enneigés. Quand je me suis réveillé, je suis sorti de mon vaisseau pour rejoindre la terre ferme. Là des créatures sont apparues et ont immédiatement engagé les hostilités. N'ayant pas d'armes utilisables, je me suis cachés sur les parois, et c'est ensuite que vous hommes sont apparus. Sans eux je serais mort à l'heure qu'il est. Je vous en suis reconnaissant, à vous, et à vos hommes. Si je peux faire quelques choses pour vous aider en retour, je le ferais. Vous n'avez qu'à demander.

Le regard du Capitaine était impartial, mais Ash se doutait bien qu'une telle histoire, dans un monde si primitif, serait bien difficile à croire. Seulement, il espérait que déjà des membres de l'équipage de l'USM Comète aient déjà rencontré les habitants de ce monde et leur aient expliqué d'où ils venaient. Seulement, si un membre de l'équipage était ici, il se serait déjà manifesté...

Laissé seul, Ash se tournait vers la petite armoire de pin. Ici tout était petit et inadapté pour un humain. Le pilote espérait cependant trouver des vêtements à sa taille. Ouvrant l'armoire en grand il y trouva une tenue pour la moins singulière. Il y avait une veste en peau de loup renforcée par des épaulettes de cuir très résistantes. Il y avait aussi un pantalon noir en tissu épais. Il y avait, enfin, une paire de bottes grises en peau d'ours. Le tout ne sentait pas très bon, et c'est avec un air maussade que le pilote haussa les épaule avant de se changer.
Quelques instants plus tard, Ash avait terminé de se changer. Il resserra une dernière fois toutes les lanières de cuir et ajusta ses gants de cuir marron. S'il y avait eu une glace il aurait aimer voir à quoi il ressemblait. Ce n'était pas le genre de vêtements qu'il portait habituellement, mais malgré l'odeur il se sentait imposant avec une telle tenue. Près de la porte d'entrée il trouva une cape en peau de loup rayée grise et noire. Il la jeta sur son dos en s'emmitouflant à l'intérieur puis il sortit de la cabane.

Lorsqu'il ouvrit la porte et passa la tête sous l'encadrement, il fût agressé par le vent froid qui vînt lacérer son visage. Mais laissant de côté le ressentît physique il fût alerté par l'odeur de gibier cuisant qui s'échappait de plusieurs huttes environnantes. Le camp était grouillant de vie. Des hommes en armes patrouillaient en rang dans les allées, d'autres buvaient abondamment et d'autre encore travaillait à la défense du camp.
Sur les extrémité du camp étaient disposés de pieux taillés afin de repousser la cavalerie ennemie. Des tranchées avaient été creusée et plusieurs tours de guet avaient été érigées.
L'écurie se situait au centre du camp, ainsi l'ennemi aurait certainement du mal à mettre feu à l'étable dans le but de faire fuire les montures.
Ces types savent ce qu'ils font, je doute pouvoir me rendre utile ici.
Mais alors qu'il examinait la composition du camp un soldat en armure et revêtu d'un heaume se présenta à lui.

- Toi là, pourquoi ne porte tu pas d'épée ?
- Pardonnez moi, mais je ne m'adresse pas aux individus qui dissimule leur identité.
- Oh... L'homme enleva son casque, laissant apparaitre des traits humain. Il était blond et avait une barbe légèrement cuivrée. Pardonnez mon manque de politesse. C'est qu'en ce moment rien n'est calme par ici. Il vaut mieux se couvrir et porter ses armes si vous voyez ce que je veux dire.
- En effet, mais je viens d'arriver, vous comprendrez qu'on ne m'ai pas encore accordé le droit de porter des armes.
- Ha! Vous êtes donc l'homme que la patrouille a ramenée il y a trois jours ? Je m'appelle Orgrin Hannarh.
- Ash Lornet.
- Eh bien... Vous devriez voir le capitaine, il doit avoir du travail pour un homme tel que vous.
- Où puis-je le trouver ?
- Dans la tente des officiers surement. Elle se trouve là-bas, juste après le porte étendard.

Ash quitta l'humain en s'inclinant légèrement avant de poursuivre sa route. Les vêtements le gênaient un peu. Ils étaient lourd et puant, mais Ash allait devoir s'y faire. Une fois arrivée devant la tente, deux gardes en lances le stoppèrent. Ash expliqua qui il était avant que les deux gardes ne lèvent leur lances afin de laisser le passage libre.

La tente était plus spacieuse qu'elle ne le laissait penser quand on était à l'extérieur. A la lueur des torches, les officiers du camp étaient penchés autour d'une grande carte de la région, occupés à déplacer des figurines grossières en bois qui devaient représenter leurs quelques troupes sur les lieux.
Lucius Kravek aperçut Ash et le salua chaleureusement.

- Et bien, voila notre nouvelle recrue ! Venez jeter un œil, approchez vous.

Ash pris place autour de la carte parmi les officiers. Il se sentit mal à l'aise parmi tous ces uniformes carrés et propres. Lucius lui exposa rapidement la situation.

- Vous voyez là, c'est notre camp. Plusieurs figurines et un minuscule étendard étaient regroupés sur le croquis d'un petit plateau entre deux pics. On a placé quelques avant-postes plus à l'Ouest, mais on n'a plus de nouvelles de celui-ci, et ce n'est vraiment pas bon signe. L'avant-poste en question semblait être placé dans un goulet étroit.

Après un court silence, il reprit :

- Ce passage était l'un des principaux axes Snorgan, leur permettant d'apporter des renforts à l'armée en marche vers Farrig.

Un autre officier pris la parole, plus jeune, son visage rougit par le froid.

- Ne serait-il pas plus judicieux de retourner à Farrig pour défendre la cité !
- Notre cité est à même de se défendre sans notre aide, lieutenant Kermir, nous devons tenir cette position et empêcher les Snorgan de s'entraider ! Où avez-vous eu votre diplôme, mornebougre ! C'était un vieux Kloogfa qui venait de calmer le jeune lieutenant.

Lucius reprit.

- Merci colonel, je continue. Donc nous avons besoin de quelques volontaires pour aller voir ce qu'il s'est passé dans ce camp, on ne peut pas se permettre d'envoyer un détachement, les risques d'embuscade sont trop grands. Monsieur Lornet, je vous laisse choisir deux coéquipiers qui partiront avec vous, vous en aurez le commandement. Et trouvez-vous une lame par pitié, que comptez-vous faire avec ce vieux morceau de métal ! et puis c'est quoi au juste, une sorte de matraque ?

D'un côté, Lucius n'avait pas tort. Vu l'état du Revolver, il ne valait guère mieux qu'une matraque.

Ash entrait dans le chapiteaux spacieux en veillant à s'introduire discrètement. On l'attendait, mais il savait les officiers souvent dévoués plus que de raison à leurs engagements. Le jeune pilote fît donc un pas à l'intérieur puis s'arrêta afin d'observer rapidement les occupants qui étaient penchés sur une table stratégique. Ash remarqua rapidement celui qui semblait être le commandant de ce camp. Il avait les cheveux grisonnant et devait approcher de la cinquantaine. Il portait un fin bouc qui accentuait son air sévère et impérial.
Les trois autres officiers étaient positionnés face au commandant, mais Ash put remarquer au teint de voix que deux officiers étaient plutôt jeune et le troisième beaucoup plus vieux. Mais le commandant releva la tête pour accueillir le nouvel arrivant. Il fît le tour de la table puis, les bras ouvert et l'air accueillant, il invita Ash à s'avancer.
"Et bien, voila notre nouvelle recrue ! Venez jeter un œil, approchez vous."
Le commandant s'arrêta comme pour marquer la différence de position qui les séparait. Ash le sentît, ici il n'était que l'étranger, et eux, les officiers d'un corps armés apparemment très organisé. Le commandant du camp, l'air perçant par ses yeux gris et plissé, semblait très expérimenté. Une aura exalté s'échappait de lui, ses positions, ainsi que sa façon de parler, faisait de lui un officier à grand potentiel. Plus tard, Ash apprenait que cet homme était finalement un très bon tacticien et bon envers ses hommes, même s'il était connu pour son comportement drastique.
Ash s'inclina légèrement puis se redressa pour bomber le torse.
- Je tenais à vous remercier pour votre hospitalité qui ne vous fait pas défaut.
- Nous essayons d'entretenir un minimum de bien-séance en ces terres reculées et glaciales, intervînt froidement le plus vieux. Malgré les classes inférieurs d'où proviennent nos hommes, nous essayons de leurs inculquer les valeurs dû à de bons soldats. Ainsi nous espérons pouvoir les renvoyer chez eux avec l'honneur qui leur est dû.
- Soit, coupa le commandant, cependant des sujets bien plus importants retiennent notre attention.
Ash s'approcha alors de la table aux côtés des trois officiers et du commandant. Les petites figurines indiquaient l'emplacement des leurs troupes, ainsi que celles de l'ennemi. Même si ce genre de réunion lui était familière, Ash avait dû mal à trouver ses marques. Il se sentait étranger et le ton qu'employaient ces officiers ne le mettait guère à l'aise.

Alors que le commandant exposait la situation de ses hommes, Ash écoutait les officiers s'interroger et se remettre en place. Pour ne pas faire preuve d'impolitesse, Ash resta à l'écart de la discussion.
- Ne serait-il pas plus judicieux de retourner à Farrig pour défendre la cité !
- Notre cité est à même de se défendre sans notre aide, lieutenant Kermir, nous devons tenir cette position et empêcher les Snorgan de s'entraider ! Où avez-vous eu votre diplôme, mornebougre !
Le jeune officier semblait encore un peu inexpérimenté, mais aussi prometteur. Pour Ash, un bon officier se devait d'exposer ses points de vues, s'ils s'avéraient justes et murs alors il pouvait se distinguer. S'ils étaient mauvais le jeune officier pouvait profiter de l'expérience des plus vieux.
Hélas, le commandant tira Ash de ses observations pour lui proposer une mission. Il devait se rendre vers l'ouest pour savoir ce qu'il s'y passait. À la fois prit au dépourvu et gêné d'avoir été ainsi mêlé aux affaires d'un peuple inconnu, Ash s'empourpra légèrement puis d'une voix brouillée il tenta de décliner l'offre.
- Je vais un piètre éclaireur. Je n'occupait pas ce poste dans l'armée, et par conséquent je ne pense pas disposer des aptitudes nécessaires pour mener une telle mission à bien...
- Un bon soldat doit savoir s'improviser ce qu'il n'est pas. En des temps aussi troublé la moindre hésitation peut vous couter la vie sur le champ de bataille.
La dure réflexion de l'officier ramena Ash à un niveau qu'il avait abandonné depuis longtemps, celui d'élève à l'académie des pilotes ; quand les instructeurs prenaient un malin plaisir à leur rappeler qu'il ne valait pas mieux que des sauvages des bordures lointaines. Ash ne sut donc pas quoi répondre, et se contenta de se redresser et de ne pas paraitre importuné par la remarque désobligeante.

Ash ne put s'empêcher de se redresser puis de lever la main pour un salut typiquement militaire. Le vieil officier hargneux le regarda du coin de l'œil avec un sourire narquois. Ash se rendît compte de son erreur. Le ton emprunté par le Commandant l'avait forcé à agir de la sorte : de soldat à officier. Il se déraidit puis fît volte face pour ne pas montrer sa gêne. Il sortit de la tente puis inspira une grande bouffé d'air frai. Les deux gardiens le regardèrent d'un air railleur, Ash décida de s'éloigner pour ne pas faire de vague.

L'entrepôt n'était pas loin, un homme d'une qurataine d'année, rustre et à la barbe rousse mal taillée était assis sur une chaise, les pieds sur une table de bois. Un couteau était planté sur la table. Des cartes et des dés reposaient à côté d'un encrier et d'une plume.
Ash s'approcha puis se présenta sous le regard suspicieux du magasinier.
- Je m'appelle Ash Lornet, le Commandant m'a demandé de prendre de l'équipement pour une mission.
- Le commandant? Comment le Commandant pourrait mandater un soldat aussi irrespectueux que toi? On prononce le grade du supérieur auquel on s'adresse. En l'occurrence je suis Sergent! Alors si tu ne veux pas astiquer les latrines pour les deux prochains mois, je te conseille vivement de me montrer le respect qu'il m'est dû!
Ash ne savait pas quoi répondre ni quoi faire. La voix du sergent était grave et rocailleuse. Le sous-officier le jaugea avant de cracher son tabac à chiquer.
- T'as besoin de quoi la bleusaille?
- Des armes, des provisions et de montures, sergent!
- Pour quelle genre de mission?
- Reconnaissance, sergent.
- Reco? Ça sera alors lame courte, carquois et flèches, arc court et dague.
Le sergent notait le tout sur un bout de papier avec une plume en se servant de l'encrier.
- T'iras voir le Sergent Malloy, tu lui diras que c'est le Sergent Ruffiet qui t'envoies. Il est à l'intérieur, il te donneras ce qu'il faut. Compris bleusaille?
- Très clair, sergent!
- Ban maintenant tu entres et tu prends ce que qui y a marqué ici.
Il lui tendît le bout de papier froissé.
- Et pas plus. On manque d'un peu d'armes. Rompez soldat.
Ash salua le sergent puis il entra dans l'entrepôt fait de bois et de fumier. L'endroit sentait le renfermé et l'acier. Des étagères remplies d'armes en tout genre courraient le long des couloirs. Ash parcourus le site des yeux avant d'emprunter l'allée principale, au bout de laquelle il voyait un jeune homme accoudé à un comptoir.

L'homme avait une vingtaine d'année. Il avait les cheveux rasé au raz et la peau pale. Ses yeux globuleux faisait ressortir leur bleu. L'air lasse, il soupirait d'ennui, mais une voix roque qui emmena de l'arrière salle le rappela à l'ordre. Le jeune homme se redressa alors.
- Bordel de merde, encore une fois ça caporal et je vous colle au trou !
Ash se présenta au comptoir pendant que le jeune homme gloussait discrètement.
- Caporal, on m'envoie prendre des fournitures. J'ai ce papier avec moi.
Le caporal inspecta l'autorisation remise par le sergent Ruffiet avant de relever ses yeux ronds.
- Vous n'êtes pas de chez nous!
- En effet, et où est le problème?
- Rien, enfin pas pour moi. C'est juste qu'il me faut l'accord du Sergent Malloy... Attendez ici.
Le gamin s'engouffra dans l'arrière salle, et quelques minutes plus tard seul un homme grisonnant en ressortit. Ses traits étaient tirés et des cernes se dessinaient largement sous ses paupières.
- Ouais ouais! Alors vous avez besoin de matériel pour une reco. Ça tombe bien j'ai ce qu'il vous faut, là, le sac par terre, derrière vous... vous trouverez vos armes. Ban, il vous faut une gourde, de la viande séchée et des herbes médicinales.
Le sergent se tourna vers l'arrière salle.
- Caporal, apportez les rations pour reco!
Le sergent commença à griffonner sur un registre puis le sergent arriva avec un petit sac à bandoulière. Il le donna à Ash qu'il jeta sur ses épaules carrées. Le sergent releva alors la tête.
- Tout est en ordre, vous pouvez disposer.
Ash prit donc le sac d'armes, mais avant de repartir il se tourna vers le sergent.
- Où puis-je trouver des volontaire pour m'accompagner?
Le sergent ne daigna pas regarder Ash, il répondit d'un ton bourru.
- Si des soldats sont assez fous pour vous suivre vous ne les trouverez pas ici. Mais aller tout de même voir à la taverne, vous trouverez peut être deux ou trois ivrogne qui accepteront de vous suivre si vous vous faites assez persuasif.
Ash dû réprimer un soupire. Cette armée avait l'air organisée mais non enclin à aider un étranger. Ash prit sur lui cette épreuve et sortit de l'entrepôt en quête de la taverne. D'après le sergent Ruffiet elle se trouvait aux portes du camps.

Les portes massives du camps en terre hostile n'avaient rien d'humain. Ash ne comprenait pas comment une civilisation si primitive puisse bâtir de telles installations en des contrées si hostiles. Les pierres agencées les unes sur les autres étaient soudées entre elle par une sorte de chaux jaunâtre. Jamais Ash n'avait vu pareille architecture. La taverne se trouvait à seulement quelques pas de ces portes. Sous le porche, adossé contre la rampe des escaliers d'entrée, un homme regardait Ash en chien-de-faillance. Ash réprima un rictus lorsque l'ivrogne régurgita son tabac à chiquer. Il passa son chemin alors que l'ivrogne le raillait.

Dans la taverne se tenait un homme à la musculature impressionnante derrière le comptoir. Ash savait qu'il trouverait plus vite ce qu'il cherchait en s'adressent à l'homme. Ce dernier regarda d'un oeil critique approcher l'étranger. Ash s'installa face au barman en mettant de coté son sac qu'il posa au sol. La semelle de ses bottes de fourure collaient au sol.
Ash jeta un bref coup d'œil alentours et vit un groupe de jeune guerrier festoyer ouvertement en braillant à tue-tête.
- Faut consommer, lui jeta froidement le barman.
Ash se tourna vers l'interlocuteur rustre.
- Pas avant d'avoir trouvé des hommes. Le commandant m'envoie, je dois partir en reco et il me faut des hommes.

- Le commandant ? Reco vous dites hein ?

Le barman posa la chope qu'il était en train d'astiquer sur le comptoir et fit vrombir sa voix tonitruante dans la salle.

- Bande de merdeux ! Il nous faut des volontaires pour une reco, tout de suite !

Quelques rires, les clients ne prenaient pas au sérieux cette annonce.

- Ordre du commandant bande de raclures !

Toujours aucun réaction. Le barman se remit à son occupation en lançant à Ash :

- T'obtiendra rien ici, désolé p'tit.

Ash commanda un verre de cervoise bien tiède, qu'il eut du mal à terminer, et quitta le bâtiment, découragé. A la sortie, trois hommes l'attendaient, armés jusqu'aux dents.
L'un était grand, très grand, les deux autres semblaient être des jumeaux, ils souriaient de toutes leurs dents crasseuses. Le géant s'avança d'un pas et dit à Ash :

- Alors c'est toi qui a besoin de volontaires ? Le commandant nous a envoyés ici pour t'épauler, tu ne t'imaginais quand même pas trouver des volontaires dans ce trou à rats quand même ? haha !
Il tendit la main à Ash.
J'me présente : Igor. Et les deux derrière moi, c'est les frères Kajok, les meilleurs archers du régiment. T'es prêt à partir j'espère, parce nous, on l'est ! Il frappa sa hache contre sa poitrine.