[Gnon & Hazardi] Fiat lux !

SUJET PRECEDENT (Hazardi)
SUJET PRECEDENT (Gnon)


Alors que l'équipage amarrait la Carmilla au quai, Gnon entendit soudain un flopée de jurons imagée émerger des entrailles du navire :

- Foies de bigorneaux aux ongles de crapaud des mers ! Si j'attrape le loustic centripète qui m'a décagouillé dans la dertinière à bouzons, il va sentir ses estrouflettes girvasouiller !

Gnon sans pour autant n'avoir jamais entendu cette voix-ci, la reconnut instantanément : Trixil s'était réveillé.
Se remémorant sa mésaventure du village Mouzliton, il estima que filer en douce était certainement la solution la plus majestueuse qu'il pouvait se permettre d'adopter pour le moment. Il s'assura que personne ne pouvait le voir puis sauta sur le quai.

* Craaaaac ! *

Les humais ne sont pas franchement solide et Gnon venait de le constater à ses dépends : il venait de se briser une cheville... pas franchement agréable. Sur le coup de la douleur, il reprit sa subjugante teinte émeraude et inénarrable forme informe.
Il ne pouvait rester bien longtemps ainsi sous peine de se faire rapidement repérer par les faibles mortels du voisinage: il lui fallait un nouveau camouflage... et vite !

C' est alors qu'il avisa une jeune femme aux habits colorés aux prises avec deux énergumènes revêtus de longs manteaux couleur d'ébène. Cela ferait l'affaire pour l'instant.

Il bondit, goba l'humaine sous les yeux effarés des deux individus puis je propulsa jusque sur les toits en terrasse où, sous l'abri d'un massif tonneau partiellement rongé par les termites, il commença à tâter sa proie... qui n'avait pas l'air très à l'aise, toute environnée de la magnifique et incroyable déité de l'être divin qui lui avait fait l'insigne honneur de lui faire profiter ce voyage fantastique en son saint estomac.

...

Ce troisième être sentient était, une nouvelle fois plein de nouveautés : là où Gnon s'attendait à retrouver des souvenirs semblables à ceux de Trixil, il dût faire face à des mémoires étranges où il était question d'une civilisation totalement différente de celles que le marin avait pû rencontrer et où les voyages intersidéraux et les fours à micro-ondes faisaient partie intégrante du quotidien.
De même, cet esprit était beaucoup plus poétique que le précédent : là où Trixil faisait face à une nature hostile et déchainée, cette personne s'émerveillait des charmes inhérents aux environnements sauvages et colorés qu'elle avait rencontré, magnifiant chaque sensation olfactive par un attachement mnémonique fort et sensible.

C'est à ce moment que Gnon comprit combien tous les êtres vivants de l'univers étaient différents et pourtant tous semblables, unis en leur diversité entropique et onirique...

Après avoir profité tant qu'il le pouvait des délicieuses sensations que pouvait lui offrir la jeune femme, il la relâcha sur le sol marbré de la terrasse, prit son apparence puis s'assoupit, encore fourbu de son voyage en mer...

Le Gnon rêvait, confortablement installé sur le marbre dur et froid...

- Calme-toi... hum... Calmez-vous... Mademoiselle Idrazah... Je...
- Que...

La jeune humaine était manifestement effrayée par la vue de sa propre apparence. Étrange... Encore un comportement louche à étudier...
Pour l'instant, mieux valait éviter que ses cris n'alertent leurs poursuivants respectifs...

- Je suis là pour t'aider. Tu peux m'appeler Jèttiâ. Calme-toi...

Gnon estimait qu'utiliser le prénom d'une amie d'enfance d'Hazardi ne pouvait qu'aider à gagner sa confiance.

- Il nous faut nous cacher, à présent...

Le Gnon tentait d'engager la conversation... Sans grand succès...

Gnon en était encore à tenter de trouver une manière simple d'expliquer qu'il avait pu opérer une synthèse désoxyribonucléique mais déjà les bruits de leurs poursuivants se faisaient entendre dans les escaliers menant à la terrasse.

- Viens !

D'un geste majestueux, il attrapa Hazardi puis commença à courir sur les toits mitoyens, alors que deux silhouettes encapuchonnées parvenaient à l'emplacement qu'ils occupaient quelques secondes plus tôt.
Les hommes en noir ne tardèrent pas à les repérer et à engager la poursuite de la jeune femme... ou plutôt DES jeunes femmes puisqu'il semblait qu'elle avait pu se dupliquer...

Le Gnon courait, sa camarade d'infortune sous le bras...

Gnon réfléchissait aussi vite qu'il le pouvait : il avait soudain bien trop de divins problèmes à la fois ! D'une part, il devait échapper à l'équipage de la Carmilla qui, il en était sûr, ne tarderait pas à organiser une battue à l'image des indigènes du village mouzliton quelques jours auparavant : avoir pris l'apparence de Hazardi lui autorisait un sursis de ce côté là.
Mais d'autre part, cela le plaçait à présent devant de nouvelles situations problématiques.
La première étant la chasse organisée par les hommes en noir, à laquelle il aurait pu aisément échapper en se métamorphosant à nouveau... Mais il ne pouvait se résoudre à cette solution car elle impliquait de laisser la jeune femme tomber entre les mains de ses poursuivants...
Gnon ayant pu analyser le passé de Hazardi, il estimait être part de sa divine mission que de l'aider à retrouver son monde, aussi lointain fût-il.
Cette situation posait à son tour nombre d'inconvénients à commencer par le fait que ladite Hazardi refusait de lui accorder sa foi, ce qui, au vu de ses schémas psychiques, n'était guerre surprenant.

Un diagramme complexe des interactions faisait surface dans la conscience intrinsèque de Gnon... pour ne pas tarder à en déborder : il y avait trop de problèmes et il lui fallait à tout prix en réduire leur nombre pour penser efficacement.

- On ne peut rester plus longtemps à Tabbeck, c'est trop dangereux...

Alors que les chalands commençaient à envahir les rues marchandes, Gnon entraina son amie dans une ruelle transversale. Ils y prirent abri derrière un conteneur d'ordure en priant pour que leurs poursuivants abandonnent au plus vite leur traque furieuse.

Le Gnon avait des ennuis, et, somme toute... c'était assez amusant !

Hazardi suivit son clon et ils se réfugièrent derrière un conteneur qui sentait très mauvais. Elle se recroquevilla pour bien se cacher, et regarda sur le côté.
Ses assaillants continuèrent de courir tout droit et tournèrent à la prochaine rue. Ils les avaient semé. Puis arrivèrent une dizaine d'hommes, qui étaient surement des matelots. Ils s'arrêtèrent et furetairent de tous côté. Elle devina alors que ses hommes recherchaient Jèttiâ.

- Bon, tu vas me dire qui tu es ? demanda-t-elle à son clone, qui affichait un sourire. Il semblait s'amuser.

- Gnon ! Heu... Hum... En fait...
- Oui ?
- Dis, on pourrait aller en parler dans un endroit plus confortable ?

Ce n'était pas le fait d'être coincé dans une poubelle étroite emplie d'aliments à la décomposition plus ou moins avancée qui commençaient à coller et générer de pestilentiels relents de pourriture qui gênait Gnon, mais plutôt le son aigu qui lui vrillait ce qui lui tenait lieu de tympans. Le bruit était trop éloigné du spectre auditif humain d'Hazardi pour que celle-ci puisse le percevoir...

Gnon s'extirpa de leur cachette de fortune puis avança à vive allure vers la grande artère traversant Tabbeck dans toute sa largeur, suivi de près par sa compagne.
Se frayant tant bien que mal un passage à travers les marchands ambulants et les chalands, nos deux héros, tout crasseux, parvinrent à s'installer dans une taverne miteuse où siégeaient encore des ivrognes n'ayant pu regagner leur domicile la veille au soir.
Le bâtiment sentait le vieux, le renfermé, le vomi et le ragout de Kwrmbls (une odeur que Gnon savait pouvoir reconnaitre entre toutes).

Ils s'installèrent dans un coin sombre puis passèrent commande de cinq portions de râgout (pour Gnon) et d'une chope de lait de Mlirition (pour Hazardi).

- Alors ? Tu est qui... ou plutôt... quoi ?
- Grmflbltrfrflblbl !
- Hein ?

Gnon se hâta d'avaler ce qui lui emplissait la bouche puis chercha ses mots pour tenter de faire comprendre à son interlocuteur son importance dans l'univers :

- Je suis... Gnon. Gnon !
- Gnon ?
- Gnon.

Cela ne semblait pas très clair... Mais serait-elle à même de comprendre si il lui avouait tout de go qu'il était une créature polymorphique extrakylbrimienne née d'une couveuse plasmique échouée sur cette planète il y a des siècles de cela afin de la peupler de vie alors qu'en fait il y en avait déjà car les Quirstiens avait omis une constante universelle quantique dans leur calculs de probabilité infra-luminiques à résonance tri-temporelles de réalité biphasée et qu'il tentait depuis lors de survivre en phagocytant l'acide désoxéribo-nucléique des êtres vivants locaux afin de s'adapter au milieu ambiant de façon fluide et efficace ?

- En fait... Je suis une créature polymorphique extrakylbrimienne née d'une couveuse plasmique échouée sur cette planète il y a des siècles de cela afin de la peupler de vie alors qu'en fait il y en avait déjà car les Quirstiens avait omis une constante universelle quantique dans leur calculs de probabilité infra-luminiques à résonance tri-temporelles de réalité biphasée et qui tente depuis lors de survivre en phagocytant l'acide désoxéribo-nucléique des êtres vivants locaux afin de s'adapter au milieu ambiant de façon fluide et efficace.
- Ah ! Il fallait le dire tout de suite !

Le Gnon en restait bouchée bée, révélant une cuillerée de ragoût à moitié mastiquée...

(H-J : Je suis désolée de ne pa avoir répondu plus tôt, mais j'ai attendu la réponse de Gnon longtemps, et ne la voyant pas j'ai abandonné l'idée de recevoir une réponse ^^. Pardon. Et comme je viens de recevoir un mail de Kylbrim j'ai regardé le topic.)


- Bon alors, maintenant que je sais qui tu es... Pourquoi as-tu pris mon apparence ?

Elle regarda la chope de lait et, assoiffée, la vida d'un trait. Elle regretta ce geste quelques secondes plus tard en ressentant le goût immonde de lait de Mlirition qui lui restait en arrière gout. Elle fit la moue puis se racla la gorge et continua :

- Le problème c'est que des gens me poursuivent, et en te "transformant" en moi, je sens que je vais avoir pas mal de soucis. Au fait... Hum.. Je dois t'appeller comment ? Gnon?

[HRP]Pas de problème ;-).
Comme je risque de ne pas pouvoir poster super souvent, je vais essayer de ne pas rester trop longtemps avec toi, afin de ne pas te ralentir... À moins qu'un message par semaine soir un rythme qui te convienne...[/HRP]

- Tu peux continuer à m'appeler Jèttiâ, ça fera l'affaire.

Gnon finit son bol d'un grand coup de langue.

- On me poursuit également. Avec ton apparence, ils ne peuvent me reconnaitre. Nous devons tous deux partir d'ici au plus vite.

- Oui.

- Je... Je sais ce qui t'est arrivé. Je vais t'aider à retourner chez toi... Sauf si je trouve quelque chose de plus intéressant à faire, bien entendu... Gnon.

Le Gnon avait trouvé une noble cause à défendre.

[HRP] Nan tkt sa me va, de toute faon j'ai plus trop le temps pour Kylbrim... Donc on continue l'histoire et on voit si on doit se séparer ou pas. [/HRP]


Hazardi sourit. L'idée de "Gnon" de vouloir l'aider à rentrer chez elle était absurde. Pour elle, c'était impossible de rentrer chez elle. En effet, ce monde était bloqué dans un stade du Moyen-Age, et de plus, elle n'avait trouvé aucune autre personne de l'USM-Comète. Il serait innimaginable de créer un vaisseau capable de faire le chemin inverse. a moins que... Oui, à moins qu'elle retrouve toutes les personnes arrivées ici, il qu'en rassemblant les capsules... Non. C'était impossible.
Elle baissa les yeux, regardant la chope de lait, et s'adressa à Gnon :

- Gnon.. euh Jèttiâ, les hommes en noir qui me poursuivent... Ils ne vont pas me laisser partir comme sa. Ils... sont très dangereux. Je ne sais pas qui te poursuit, mais il ne vaut mieux pas rester avec moi, je vais... t'attirer des ennuis. Sérieusement.

Elle leva les yeux de sa chope et regarda Gnon. Celui-ci ne réagit pas.

- Je suis vraiment sérieuse. j'ai déjà attiré des ennuis à quelqu'un.. un bandit, plutôt simpathique, que j'ai rencontré. Et... et tu as toi aussi des problèmes de ton côté je ne veux pas que tu fuis cette ville à cause de moi.

Elle n'entendit alors aucun bruit dans la taverne. C'était beaucoup trop silencieux. Elle s'arrêta de parler et regarda autour d'elle. Deux hommes en noir venaient d'entrer dans la taverne. Elle jeta un rapide coup d'oeil dans la salle. Il n'y avait pas grand monde.

-Oh non !

Déjà, Jèttiâ se levait. Elle attrapa le bras de Hazardi et se jeta en direction des escaliers vers le premier étage de la taverne.

- Ça ne me gène pas vraiment de fuir, je n'ai rien de mieux à faire !

Les hommes en noir les avaient repérées et s'élançaient promptement à leur poursuite, lames au clair.

- Et les ennuis... Ça me connait !

Elle repoussa du pied l'un des poursuivants qui s'écroula sur son compagnon, l'entrainant jusqu'au bas de l'escalier dans une chute désordonnée.

- Et tu sais...

Elles se trouvaient dans un long couloir menant aux chambres de l'auberge. Leurs deux poursuivants se rapprochaient dangereusement.

- ... Tu est la personne la plus intéressante que j'ai rencontré pour l'instant !

Jèttiâ attrapa Hazardi par la taille puis sauta à travers la fenêtre qui vola en éclats.

Les deux hommes se penchèrent par le trou béant pour apercevoir les deux jumelles se relevant d'un tas de foin providentiel puis s'élançant dans les rues, se mélant à la foule.

Une fois de plus, le Gnon avait vaincu.

- Bien, qu'il en soit ainsi.

Les deux femmes repartirent tranquillement en direction du centre ville.
En passant devant l'étalage d'un marchand d'étoffe, Jèttiâ sortit une petite bourse de cuir (Gnon la tenait de Trixil) et paya pour deux grandes burkas aux couleurs vives semblables à celles que portaient les autochtones.

- Ça nous aidera à nous fondre dans la masse.

Elles enfilèrent prestement les tenues par dessus les leurs puis repartirent de plus belle, se faisant les plus discrètes possibles.

Après une bonne demi-heure d'errance dans les rues tortueuses de Tabbeck, elles parvinrent enfin à ladite écurie.

Heureusement, car le Gnon en avait assez.

- Bon ! On y va ? J'ai comme l'impression qu'il va pleuvoir...

Le ciel semblait pourtant dégagé et Hazardi pouvait témoigner que le soleil tapait fort. Mais cela est sans compter sur la divine intuition de Gnon qui, tel le saint baromètre, pouvait percevoir les plus fines variations de pression dans son environnement.

En effet, le temps que les deux compagnes parvienne aux portes de la ville, de noirs cumulonimbus s'entassaient déjà dans le ciel, menaçant les infortunés mortels grouillant sur le sol d'un assaut imminent.

Le Gnon s'installa en croupe, prêt à affronter l'averse.

Sujet suivant